– Christine Richier, éclairagiste, responsable de la section lumière à l’ENSATT
– Philippe Berthomé, éclairagiste, responsable de la section régie-création
de l’école du TNS
– Véronique Perruchon (chercheuse en lumière à l’Université de Lille)
Christine Richier rappelle qu’il existe plusieurs DMA en France, issus de la refonte de 2019 : désormais c’est une formation en 3 ans équivalent au niveau licence. C’est une formation de régie, avec sensibilisation à la création lumière.
L’ENSATT forme au niveau master en 3 ans (intégration avec niveau Bac+2). Chaque promotion est parrainer par des éclairagistes professionnels en troisième année. Cela donne lieu à quelques jours de rencontre plus un suivi sur les 3 projets de l’année. Ces projets qui donnent lieu à des représentation publiques. Lumière en théâtre, danse, concert, événementiel, expo, art de rue, cirque sont abordés durant la formation.
D’autres lieu de formation, Le CFPTS : formation à la régie, au niveau Européen, la Royal Hight School à Londres (niveau licence, formation en 3 ans)
L’apprentissage de la conception lumière passe par un apprentissage technique et artistique. La mise en œuvre de cet apprentissage nécessite la mise en œuvre d’un espace, d’une scénographie, de corps à éclairer cette mise en œuvre peut être lourde.
Philippe Berthomé est ancien élève du TNS (promo 1989-1991). Arrivé au poste de responsable de section il y a deux mois, il est en phase d’observation. Peut-on parler de conception plateau ? Est-ce en conflit avec la scénographie ? Peut-on parler de conception en régie-générale ? Comment forme-t-on des concepteurs ? Il y a une nécessité de passer par une base technique avec des exercices pratiques en régie et en conception. Les stages sont essentiels. Dans le cas d’assistanat, on rencontre des difficultés au niveau des plannings de l’écoles. Il est difficile d’avoir un stagiaire sur toute la durée de la création : du montage à la première. Cependant, ce sont des compagnonnages essentiels à la formation d’un concepteur.
L’école est-elle un accélérateur de particules ? Permet-elle de gagner en trois ans des années d’expérience professionnelle ? Quel temps pour la recherche au niveau étudiant ? Au niveau professionnel ? Il faut résister en temps qu’étudiant puis professionnel pour avoir du temps de plateau, de répétition pour penser la création lumière, au niveau d’un projet et au-delà. De moins en moins de temps alloué aux éclairagistes au plateau ce qui risque de normalisation des créations lumière.
C. Richier nous parle de l’apprentissage de la lumière avec les outils 3D (Wysiwig). Elle préfère proposer ces outils après la compréhension de la lumière dans l’espace. Il faut apprendre à rêver avec la technique : elle est source de contrainte mais aussi d’inspiration, de création. Dans les fiches de définition des métiers (RNCP) : un concepteur lumière doit avoir un niveau master. Un régisseur général doit avoir un niveau licence. Attention, les définitions officielles de nos métiers sont floues voir inexactes.
P. Berthomé note la suractivité de la formation régie-création au TNS. A quel moment les étudiants régisseurs apprennent ? Sont-ils seulement au service des autres sections ? Dans le cadre du projet théâtre-école de Stanislas Nordey, les élèves régisseurs ont vite une grosse masse de travail. Faut-il faire des élèves une équipe technique ? La frontière entre pédagogie et pratique est ténue. Bientôt, création d’un poste d’adjoint à la régie-générale dans la section régie-création.
Véronique Perruchon nous parle de la création d’un programme de recherche en lumière appliqué au spectacle vivant. Apprendre à parler, poser des mots sur la lumière de scène. Elle part du constat que les professionnels du théâtre et les journalistes critiques, spécialisés dans le théâtre ont un vocabulaire pauvre pour parler de la lumière. Ce laboratoire a pour ambition d’être une veille à l’actualité en lumière dans le spectacle vivant et à l’histoire passée.
Objectif de transmission des recherches aux praticiens. 5 pôles de recherche :
– Lumière et mise en scène (avec l’UCL, analyse de l’éclairage),
– Exprimer la lumière (Établir un vocabulaire, comment parler de la lumière ?),
– Histoire de l’éclairage (anthologie de textes sur la lumière),
– Lumière thermique, électrique (plasticité de la lumière),
– Lumière et écologie du spectacle (quelle pensée anthropologique et donc écologique du spectacle ? Le passage à la LED interroge la place du vivant, le rapport du vivant aux différents éléments du théâtre).
Information complémentaires :
Le 7 et 8 novembre 2019, journée d’étude à l’Université de Lille : Lumière et matière.
Les 16 et 17 janvier 2020 à Venise.
Compte rendu réalisé avec l’aimable concours de Typhaine Steiner (régie TNS groupe 45)